Petite chronologie
de François Augiéras

François Augiéras, bienvenue sur le site de l'Association des amis d'Augiéras, peintre français, domme, aquitaine, dordogne, perigord

1925
Le 18 juillet, naissance de François, Pierre Augiéras à Rochester (état de New York), fils de Suzanne, dessinatrice et de Pierre, pianiste réputé qui meurt peu de temps avant l’accouchement. Suzanne et son fils s’installent à Paris quelques mois plus tard.


1931
François Augiéras entre au collège Stanislas, situé dans le VIe arrondissement de Paris.

1933
Suzanne et son fils s’installent à Périgueux. Début de scolarité dans l’établissement Saint-Joseph de Périgueux. Arrêt des études en 1938.

1939-1940
• Suit les cours de Julien Saraben à l’école municipale des Beaux-Arts de Périgueux.
• Il fréquente assidûment la bibliothèque municipale en lisant Gide, Nietzsche et Rimbaud.

1941
Adhère à la Jeunesse de France et d’Outre-Mer (JFOM), mouvement pétainiste qu’il quitte quelques mois plus tard.

1942
Cours d’art dramatique, puis petite tournée d’un spectacle de marionnettes en Limousin, avec le Théâtre du Berger.

1944-1945
S’engage dans la Marine à Toulon et part en Algérie. Il est reconnu inapte et revient à Périgueux.

1946-1947
Rencontre avec ceux qui resteront ses grands amis : Guy Célérier, les peintres périgourdins Marcel Loth et Jean Boyé, puis le jeune instituteur Paul Placet. Ils explorent le Périgord noir à pied et campent dans des fermes abandonnées. Peinture d’inspiration cubiste.

Fin 1947-début 1948
Premier séjour à El Goléa, palmeraie située dans le Sahara au sud de l’Algérie. Il rejoint son oncle, colonel en retraite.
Leur relation sexuelle, emprunte de brutalité, inspira son premier récit à caractère initiatique.

1948
• Nouveau séjour à El Goléa, violente dispute entre François et son oncle.
• Rencontres homosexuelles avec de jeunes Arabes, dont un certain berger : Abdallah.

1949
Augiéras retourne au Maghreb. Première édition - à compte d’auteur - chez Pierre Fanlac, à Périgueux, de l’ouvrage "Le Vieillard et l’enfant", signé sous le pseudonyme Abdallahchaanba (corrigé ensuite en Chaamba).

1950
• Deuxième édition du "Vieillard et l’enfant", sensiblement augmentée, puis finalement une troisième en fin d’année.
• André Gide découvre avec enthousiasme ces pages que lui a confiées Albert Camus. Augiéras rencontre Gide à deux reprises, en Sicile et à Nice, quelques mois avant la mort de ce dernier.
• Un manuscrit intitulé "Les Noces avec l’Occident" est confié à Marcel Loth. Le texte ne sera édité qu’en 1981, chez Fata Morgana.

1951
Augiéras peint des fresques sur les murs d’un blockhaus à Agadir (Maroc).

1952
• Nombreux séjours aux Eyzies avec Paul Placet, installés dans la « Maison de l’Aurore », petite construction semi-troglodyte intégrée aujourd’hui au Musée National de la Préhistoire.
• Augiéras passe beaucoup de temps à peindre. Il rencontre le peintre Roger Bissière, dans le Lot voisin.

1953
• Voyages au Maroc et en Algérie.
• Augiéras reçoit une proposition d’Yves Bonnefoy, qui lui demande de participer à une nouvelle revue d’avant-garde. Il reçoit aussi, pour "Le Vieillard et l’enfant", des encouragements élogieux : par Marguerite Yourcenar dans un courrier, et par Étiemble dans un compte-rendu de la NRF (Nouvelle revue française).

1954
• Les Éditions de Minuit publient la version intégrale du "Vieillard et l’enfant".
• Augiéras fait imprimer, sur papier couleur, les premiers fascicules qui composent "Le Voyage des morts", dont la rédaction avait commencé en 1950.
• Nombreux allers-retours entre l’Afrique du nord (Agadir au Maroc, Tadmit en Algérie) et Périgueux jusqu’en 1955.

1956
• Aux Eyzies, Augiéras est suspecté de pédophilie, il est inculpé. Le tribunal prononce un non-lieu.
• Départ pour le Mont Athos (Grèce) afin d’étudier les icônes byzantines. Il peint ses premières « icônes modernes ».
• Voyage au Sénégal et en Mauritanie.

1957
Publication de textes courts dans la revue Structure, auprès de Frédérick Tristan, futur prix Goncourt.

1958
• Augiéras s’engage comme soldat dans le Sahara 79, mais il est vite rapatrié à Périgueux à cause de ses problèmes de santé.
• Publication, à 200 exemplaires, du texte Zirara (Hors Collection de la revue Structure).
• Rencontre avec Étiemble.
• Première exposition d’œuvres picturales à la galerie Sources, rue de Seine à Paris.

1959
• Voyage à Dakar puis séjour au Mali, auprès de Paul Placet.
• Écriture commune de "La Chasse fantastique", qui ne sera publié qu'en 1984.
• "Le Voyage des morts" sort aux Éditions de La Nef de Paris, toujours sous le pseudonyme de Abdallah Chaamba.

1960
• Mariage avec Viviane de la Ville de Rigné, une cousine éloignée.
• Avec Paul Placet, Augiéras se fait enfermer une nuit entière dans la grotte de Lascaux.
• Décès de sa mère, à l’âge de 71 ans.
• Période de production picturale intense, jusqu’en 1962.

1963
• Le couple quitte Périgueux pour Limeuil.
• La galerie parisienne Mourgues, boulevard Raspail, expose des oeuvres de François Augiéras : « Icônes modernes du musée d’El Goléa ».
• Nouveaux voyages au Mont Athos en 1963 et 1964.

1964
"L’Apprenti sorcier" est édité chez Julliard, sans nom d’auteur.

1965
Augiéras s’installe à Sarlat, puis à Meyrals. Il est quelque temps berger au village Albert-Schweitzer de Paunat. Sa situation est très précaire.

1966
Hospitalisation à Périgueux après un infarctus. Il est finalement admis à la maison de repos des Fougères, près de Brantôme.

1967
En maison de repos à Domme.

1968
• Christian Bourgois publie "Une Adolescence au temps du Maréchal" avec, pour la première fois, le nom de François Augiéras.
• Un article intitulé "Le dernier amour d’André Gide", paru dans Le Nouvel Observateur et signé Michel Mardore, fait connaître plus largement François Augiéras.
• Longs séjours aux Fougères puis à Saint-Rome (Carsac-Aillac) après son second infarctus.
• Rencontre avec José Correa et correspondances avec Jean Chalon et Pierre-Charles Nivière.

1969
Retour à Domme.
Augiéras transforme en sanctuaire une grotte située sous le château du Roy. Une autre, beaucoup plus petite, lui permet d’admirer la vallée de la Dordogne.

1970
• Augiéras est admis à l’hospice de Montignac, il peint dans le grenier d’un couvent.
• "Un Voyage au Mont Athos" est publié par les éditions Flammarion.
• Après un voyage à Patmos (Grèce), il habite successivement à Sarlat, Belvès et Montignac.

1971
• Envoi de son manuscrit "Domme ou l’essai d’occupation" à Jean Chalon.
• Exposition de ses œuvres à Tunis, puis à l’hôtel Plamon de Sarlat.
• Le 13 décembre, à 46 ans, Augiéras meurt à l’hôpital de Périgueux. Il est inhumé quelques jours plus tard au cimetière de Domme, en présence de ses amis Guy Célérier, Marcel Loth et Paul Placet.

1982
Première publication posthume de "Domme ou l’essai d’occupation" chez Fata Morgana. Grasset publie plus tard le texte intégral, dans sa collection Cahiers Rouges.

2000
Publication des Lettres à Paul Placet par les éditions Fanlac (Dordogne).

2001
Publication, par les Éditions de La Différence, de "Augiéras le peintre", par Claude-Michel Cluny et Paul Placet.

2002
Publication, par les Éditions de La Différence, des "Le Diable ermite, lettres à Jean Chalon (1968-1971)", biographie réalisée par Romain Bondonneau, grâce aux informations confiées par Annie et Paul Placet et aux ouvrages de Joël Vernet et Serge Sanchez.

NEWS

François Augiéras, bienvenue sur le site de l'Association des amis d'Augiéras, peintre français, domme, aquitaine, dordogne, perigord

18 juillet 2025
Centenaire de la naissance de François Augiéras.


18 et 19 juillet 2025
Accès à la "grotte" Augieras dans le Château du Roy et tour de Domme jusqu au cimetière pour les membres de l'association.

19 juillet 2025
Conseil d'administration de l'association, uniquement pour les membres du Conseil.

31 juillet 2025
Fin de l'exposition à Gérone (Espagne) regroupant des peintures de Miquel Barcelo et François Augiéras (voir bulletin numéro 7).
CLIQUEZ ICI pour découvrir le reportage photo que nous y avons réalisé.

Quatrième trimestre 2025
Parution du livre de José Correa et Marc Pichelin- dessins et texte (voir bulletin numéro 7).

Ouvrages

François Augiéras, bienvenue sur le site de l'Association des amis d'Augiéras, peintre français, domme, aquitaine, dordogne, perigord

Le Vieillard et l'enfant
Relation, amour, haine entre un adolescent arabe et un vieil officier français dont on apprit par la suite qu’il était l’oncle de l’auteur. Rien ne nous est caché de leurs pratiques sexuelles, empreintes d’un certain sadisme, ni des aventures du garçon avec des petits bergers du désert, actes accomplis au grand air, sous un ciel étoilé, dans la plus parfaite innocence d’un instinct qui mêle, comme par miracle, la violence et la douceur, car François AUGERIAS conserve une confiance absolue dans les forces secrètes de la nature.


Le Diable ermite
Les lettres de François Augiéras à Jean Chalon, qui s'échelonnent de février 1968 à la veille de sa mort (la dernière lettre datée est du 21 novembre 1971 ; il meurt le 13 décembre), jettent un éclairage pathétique sur la fin de sa vie. Le vagabond, l'homme libre, le rebelle est sans un sou, prisonnier des hospices pour indigents, entre Domme et Périgueux. À Jean Chalon avec lequel il noue une amitié épistolaire qui s'intensifie au fil de la correspondance, il confie de temps à autre sa détresse matérielle et morale. En dépit de sa situation terrifiante que Jean Chalon tente d'adoucir par l'envoi d'argent et de vêtements, ses lettres sont d'un bout à l'autre tournées vers la littérature. Il croit à son œuvre par-dessus tout et charge son correspondant - qu'il n'a jamais rencontré - de la faire connaître, de la défendre quand il ne sera plus là. On sort bouleversé de la lecture de ces lettres.


La Chasse fantastique
Entre Paul Placet et François Augiéras eut lieu l'une de ces rencontres qui imprime dans l'esprit humain l'idée de l'absolu. Conversion, amour, félicité - les noms de cet éblouissement sont multiples. Ils désignent dans toutes les religions l'expérience fulgurante qu'ont essayé de transmettre les saints ou les ascètes. La Chasse fantastique, texte à deux mains, inachevé, tente de traduire l'" illumination ". Les mots, le paysage, l'air impalpable participent à l'incandescence des quoi fuis-tu ; crains-tu mes javelines. Ce matin, puis-je en sentiments : " mon amour te pare d'une grâce divine. Pour douter, tu n'es pas loin, je le sais. ". Comme dans tous les grands textes, il y a un souffle qui anime d'une beauté insoutenable.


Domme ou l'Essai d'occupation
À la fin des années 1960, Augiéras, fuyant la civilisation, s'installe dans une caverne en Dordogne. Entre feu et musique, il y invoque les forces surnaturelles. Domme ou l'Essai d'Occupation raconte cette vie retranchée. Dans un double mouvement de retour à l'état divin et de perte d'identité, l'auteur annonce la venue d'un "Homme" nouveau en osmose avec l'Univers... La société, mais aussi des médecins ont cru Augiéras fou, qui affirmait avoir "les goûts et les tendances d'un autre monde". Les incantations de cet homme, médium et suspect, résonnent aujourd'hui étrangement dans un monde en chaos. Voici un livre culte.


Une adolescence au temps du Maréchal, et de multiples aventures
Publié pour la première fois en 1968, indisponible en librairie depuis longtemps, Une adolescence au temps du Maréchal est le livre essentiel pour comprendre le parcours d'Augiéras. Il débute avec l'entrée de son auteur en onzième, au Collège Stanislas, à Paris, et s'achève sur son engagement, en 1958, dans une compagnie méhariste dans le sud algérien. Le Paris qu'Augiéras découvre enfant est une ville sinistre qu'il prend en aversion, et c'est avec soulagement qu'il s'installe, en 1933, à Périgueux. Dès 1938, à treize ans, il délaisse le collège pour la bibliothèque municipale où il découvre Gide, Nietzsche et Rimbaud. En 1941, il entre dans un des mouvements de jeunesse qui prolifèrent sous Pétain mais, dès 1942, il s'en détache pour devenir acteur dans un théâtre ambulant puis gardien de jeunes délinquants. S'engageant, en 1944, au cinquième dépôt de la flotte à Toulon, il se retrouve à Alger où il ne s'attarde guère, pressé de rejoindre le sud qu'il pressent être son véritable pays. De la rencontre avec son oncle à El Goléa au retour à Périgueux, dans une langue précise et jubilatoire, Augiéras nous fait partager son amour panthéiste du monde, sa foi en un être humain débarrassé de la servitude du christianisme.


Lettres à Paul Placet, 1952-1971
Cette correspondance regroupe plus d’une centaine de lettres inédites de 1952 à 1971, année de la mort de l’auteur. Elle est accompagnée d’un texte de présentation, Lettre à un ami, et d’une postface, Le pacte secret, de Paul Placet, ainsi que de nombreuses notes et références à d’autres correspondances.
L’ampleur de la période et la continuité du lien qui unit les deux hommes font de ces pages un événement pour comprendre l’œuvre complexe et parfois réduite à son aspect marginal. Elles éclairent, nuancent et renforcent la vision des livres et des lieux : le Mont Athos, Domme, le désert, la Vézère et l’Afrique. Cette correspondance est aussi un commentaire de son œuvre de peintre, dont plusieurs expositions, récemment à Paris et à Poitiers, prochainement à Périgueux, montrent l’importance. (Présentation de l'éditeur).


Les Barbares d'Occident
Toute l’œuvre de François Augiéras est autobiographique. Les Barbares d'Occident n'y font pas exception. Le titre devait, à l'origine, couvrir l'ensemble de ses rapports avec des figures de son époque (Gide, Cendrars, Jouhandeau, Bissière, Yourcenar, Malraux), mais l'auteur a abandonné son projet initial, préférant inclure dans Une adolescence au temps du Maréchal les épisodes de ses rencontres avec Gide et avec le peintre Bissière. L'histoire ici contée est celle du début de son étrange amitié avec Paul Placet, son futur biographe. On y retrouve l'Augiéras manipulateur, diabolique, jouant sa vie pour l'affirmation de sa vision du monde.
L’ampleur de la période et la continuité du lien qui unit les deux hommes font de ces pages un événement pour comprendre l’œuvre complexe et parfois réduite à son aspect marginal. Elles éclairent, nuancent et renforcent la vision des livres et des lieux : le Mont Athos, Domme, le désert, la Vézère et l’Afrique. Cette correspondance est aussi un commentaire de son œuvre de peintre, dont plusieurs expositions, récemment à Paris et à Poitiers, prochainement à Périgueux, montrent l’importance. (Présentation de l'éditeur).


Le Voyage des morts
Ce journal, tenu alors que l'auteur était berger dans le Sahara dans les années 1950, est un ouvrage scandaleux et ultime. Scandaleux dans l'aveu d'un plaisir naturel tiré des garçons, des jeunes filles, des animaux. Ultime car la quête d'Augiéras, dont le désir se lève contre "la vulgarité de l'Europe", est plus pure et plus passionnante que ses actes : traquer le secret d'une nouvelle alchimie, d'une nouvelle "mathématique" du verbe. Au risque de se brûler. De ces "notes ouvertes sur l'avenir", s'échappe le cri d'un homme : "Je ne suis qu'un barbare et j'ai vécu trop seul." Épouvantable et prodigieux.


L'Apprenti sorcier
Au cœur du Périgord noir, dans le Sarladais, "pays de revenants, de cavernes fraîches et de bois", un adolescent est placé chez un prêtre de trente-cinq ans. L'adolescent passe du rang d'élève à celui de serviteur, puis d'initié. Il va bientôt percevoir "avec une extrême acuité les secrets du mouvement de la vie, la croissance des plantes, la fermentation des eaux mortes, tel mouvement imperceptible de l'air". Il cachera son âme à l'abri des hommes dans une source secrète de la Vézère. Il gagnera contre la loi sociale. Et l'on comprend que ce récit ténébreux, brûlant d'amour, est un éloge de la différence, un apprentissage de la pureté.


Un voyage au mont Athos
Un voyage au mont Athos est le récit d'une double initiation, mystique et sensuelle. Allant de monastère en monastère sur la Montagne Sainte, le voyageur prend peu à peu conscience de son véritable Moi. Refusant de revenir chez les mortels, il se retire dans la région des cavernes, où il accède enfin à cet état pur que l'Occident s'obstine à vouloir appeler Dieu. Mais l'esprit habite la matière et ce qu'Augiéras appelle la "claire lumière primordiale" illumine autant les secrets de la nature que les mystères de l'âme.
François Augiéras appartenait à ces esprits libérés des contingences qui forgent leurs propres mythes et dont l'œuvre se crée hors de toutes modes comme de tous dogmes.



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